D'un côté, on sterilise des chats errants, et de l'autre...

Selon nos sources, Koekelberg finance « Chats Libres » afin de mener une campagne de stérilisation depuis 2003. Notre association de défense des droits des animaux GAIA applaudit les autorités communales à cet égard. Pourtant, une sombre histoire est parvenue à nos oreilles. Nous espérons pouvoir compter sur la collaboration de la commune pour dénouer cette situation qui nous l'espérons n'est pas inextricable.

Il semble que le foyer koekelbergeois ait l'intention de se débarrasser de chats errants se situant sur son territoire et qu'en plus, la commune ait décidé d'interdire de les nourrir. GAIA s'offusque de ces deux décisions et pour cause.

Le directeur du foyer prétend que les chats errants ne seront pas exterminés mais amenés dans le refuge de Veeweyde. Ce dernier est déjà confronté à une quantité importante de travail. Il doit accueillir et replacer les animaux de compagnie qui lui sont confiés. Or, les chats errants ne sont plus des animaux de compagnie, ils sont trop sauvages pour être placés dans des familles. Ce constat et le manque de place de l'institution acculent les refuges qui n'ont dès lors pas d'autres choix que d'euthanasier ces félins. La crédulité du directeur du foyer le conduit peut-être à nier l'évidence mais GAIA n'est pas dupe. L'institution koekelbergeoise n'assume pas ses responsabilités et refile son problème à un refuge débordé.

Parallèlement à cette mauvaise nouvelle, nous avons également entendu que le règlement de police interdit le nourrissage des chats errants. Cette mesure nous déçoit beaucoup et démontre que Koekelberg mène une politique contradictoire: il est interdit de tuer les animaux alors qu'on peut s'en débarrasser passivement en se contentant de les laisser mourir de faim. Beaucoup de communes ont tendance à faire entrer en vigueur un règlement de police interdisant le nourrissage des pigeons et des chats errants. Mais ce qui est vrai pour le premier ne l'est pas nécessairement pour le second... Interdire le nourrissage de ces volatiles est utile puisque la démographie de ces animaux est directement liée à l'état de poids des individus et donc à son alimentation. Ces animaux sont naturellement sauvages et disposent de tout ce dont ils en besoin dans la nature. Diminuer la nourriture excessive entraînera une diminution du nombre de pigeons. Or, nourrir les chats, une fois qu'ils sont stérilisés n'entraînera pas une augmentation de la population. En effet, jusqu'à preuve du contraire, les chats stérilisés (qui le sont dans notre cas de figure) ne savent plus se reproduire... Toutefois lorsqu'ils sont affamés, ils sont encore capables de provoquer des nuisances. Ces derniers peuvent se montrer encore plus difficiles à vivre en cherchant à combler leur faim. C'est pourquoi il est important de continuer à les nourrir.

Si le nourrissage est primordial, cela n'empêche pas qu'il doit être assuré dans les règles pour éviter des problèmes sanitaires... Néanmoins ce n'est pas parce que des débordements existent qu'il faille tout bonnement l'interdire. La solution serait de se montrer plus sévère vis-à-vis des personnes irrespectueuses qui éparpillent leurs déchets n'importe où. Le foyer est confronté à de sérieux problèmes d'hygiène et cela n'est pas uniquement dû au fait que des personnes nourrissent les chats. Selon nos informations, la cour est quotidiennement souillée par des restes de nourriture jetés par les fenêtres et sans aucun intérêt pour les chats. C'est là qu'il faut prendre des mesures.

Pour éviter que des individus nourrissent les chats n'importe comment, le mieux est de mettre en place un accord. Par exemple, Schaerbeek dispose d'un système de cartes d'accréditation. Ainsi, les personnes nourrissant les chats ainsi que les endroits où ils sont nourris sont connus des autorités. Des contrôles peuvent donc être facilement assurés.

Supprimer les chats errants ne règlera pas le problème sur le long terme ! Le terrain laissé à l'abandon sera rapidement colonisé par d'autres. Le foyer sera donc à nouveau confronté à cette situation. Les responsables ne pourront pas indéfiniment nier le problème en se débarrassant ponctuellement des félins.

Un travail de fond (dialogue, sensibilisation à la stérilisation) doit être initié sur le long terme. GAIA ne le répétera jamais assez, la meilleure manière de diminuer le nombre de chats errants et d'en prévenir l'apparition est de mener 3 actions parallèles:

Sensibiliser la population et les informer sur l'importance de stériliser ses animaux de compagnie ;
Stériliser les chats errants ;
Inciter (financièrement, grâce à des bons de réduction par exemple) la population à stériliser ses propres chats
GAIA espère que les animaux ne paieront pas une fois de plus les frais de l'inconscience et de l'irresponsabilité des hommes. Koekelberg sera-t-il sensible à son message ? Cela reste à voir...